Le premier livre que j’ai publié, Le Parfum du Vent, j’ai travaillé dessus pendant environ 10 ans. C’est long, 10 ans, et bien sûr, j’ai eu beaucoup de temps pour me poser des questions sur ce que je ferais, quand mon histoire serait terminée. Est-ce que j’enverrais mon manuscrit à des maisons d’édition?
Depuis que j’ai décidé que je voulais devenir auteure, on m’a dit, bien sûr, que pour réussir à publier un livre, il fallait envoyer son manuscrit à des maisons d’édition, se préparer à recevoir des lettres de refus, et espérer, un jour, recevoir une bonne nouvelle. Les auteurs chanceux, donc, pouvaient avoir l’honneur de voir leur roman pris en charge par une maison d’édition. Pour les autres, eh bien... Il faut persévérer et essayer encore et encore, c’est tout.
La jeune fille que j’étais à l’époque où on me disait ça trouvait que ce n’était pas correct... Il faut travailler pendant des années, mettre tous ses efforts dans un projet, et risquer de se faire dire, par plusieurs « professionnels » du monde de l’édition, que ce qu’on a fait est sans intérêt? Non merci. Je me suis un peu rebellée contre cette idée, en refusant d’accepter que le destin d’un auteur, c’était de voir son œuvre rejetée par des gens qui l’ont seulement feuilletée, et ont décidé qu’elle n’avait pas un bon potentiel de vente!
La jeune femme que je suis aujourd’hui est encore rebellée contre cette idée, et est contente de faire les choses à sa manière. Disons que je ne me suis pas rebellée contre grand-chose dans ma vie, mais pour moi, écrire, faire vivre mes personnages, exprimer mes idées, créer et partager des histoires, c’est très important. Assez important pour que je décide que personne n’avait le droit de m’imposer des règles ou des conditions. Je veux publier mes histoires sans avoir besoin de demander la permission de personne. Mes livres ne se vendent pas bien? Ils ne deviennent pas populaires auprès des lecteurs? Tant pis. Au moins, je les ai créés comme je voulais les créer, sans contraintes. Je suis fière de ce que j’ai accompli, et vais continuer d’accomplir dans les prochaines années.
Au moment de choisir ce que je ferais avec mon premier livre, donc, j’ai découvert une maison d’édition à compte d’auteur appelée Les carnets de Dame Plume. C’est avec eux que j’ai fait affaire, et j’ai été satisfaite.
Par la suite, je me suis dit que ce que ma maison d’édition à compte d’auteur avait fait pour moi, je serais capable de le faire moi-même... en économisant ainsi un peu d’argent. Après tout, j’ai toujours eu du talent en français, et en dessin. Je me débrouille aussi assez bien avec un ordinateur, ce qui signifie que je considère que je suis capable de réviser et corriger mes textes, créer mes pages couvertures, et faire la mise en page de mes livres moi-même. En faisant tout moi-même, je n’ai pas besoin de payer quelqu’un qui le ferait pour moi. Je dois simplement payer pour faire imprimer mes livres, et grâce au site Lulu.com et à l’impression à la demande, ce n’est pas un investissement qui fait trop peur pour l’artiste indépendante et peu fortunée que je suis.
Bon, je suis aussi une personne pas très sociable et pas très extravagante, ce qui fait que c’est dur pour moi de me faire remarquer et d’inciter les gens à lire mes livres. Donc, non, je ne fais pas beaucoup de ventes et je n’ai pas beaucoup de lecteurs... Mais est-ce que j’en aurais plus en étant éditée? J’en doute.
Essayer de se faire connaître et de vendre ses livres soi-même, c’est un grand défi pour un auteur... qu’il soit édité ou autoédité, selon moi. Mais les défis, ils sont faits pour être relevés... N’est-ce pas?
Oui, j’ai déjà lu des livres autoédités qui étaient incohérents, et/ou pleins de fautes. Mais j’en ai aussi déjà lus qui étaient excellents, intéressants, et uniques. En tant qu’auteure inconnue indépendante et autoéditée, je sens que c’est un peu ma mission d’essayer de convaincre les lecteurs et lectrices qui dédaignent les livres autoédités qu’ils devraient donner une chance à des auteurs qui publient leurs histoires avec passion.
Les auteurs qui choisissent l’autoédition le font pour différentes raisons. Peut-être que certains d’entre eux ne savent pas ce que c’est la qualité, ou ne s’en préoccupent pas. Mais j’aime croire que la majorité d’entre eux sont fiers de leurs livres, et qu’ils font de leur mieux pour présenter des œuvres de qualité, qui leur ressemblent, et qu’ils espèrent que les gens pourront comprendre et apprécier.
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