Myriam questionne...... Karine!



Karine Vienneau


1- Karine, à quel moment as-tu commencé à écrire?

J’ai commencé à écrire avant de savoir écrire. Très jeune, ma mère m’amenait beaucoup à la bibliothèque pour participer aux lectures pour enfant, pour ramener des livres à la maison… J’ai grandit avec ça. Pour moi, ces univers, c’est le plus bel héritage. Il semblerait ( preuves à l’appui) que je prenais les bouquins de mon père pour écrire dedans ( ouaip ! beaucoup de victimes). Je prenais des feuilles lignées et je faisais semblant de faire l’écriture attachée quand je n’étais même pas encore à la maternelle.

Alors à quel moment ? Depuis toujours.

2- Peux-tu nous décrire un peu ton univers?

J’aime le surnaturel,  le fantastique, les mondes chaotiques, mais intrinsèquement je veux un héros qui en bave et qui rencontre son soi profond. Dans mes histoires, la difficulté est en chemin. Je parle de douleurs, je parle de drames, je parle de l’enfant abandonné, oublié. Je parle de déchirement. Mes fins laissent ambigüe, j’ose espérer font réfléchir ceux qui me lisent… Quand tout est beau et bon, par mon vécu, j’ai l’impression qu’il y a anguille sous roche. Alors que quand un être sensible découvre sa plus grande vulnérabilité et qu’il l’accepte, c’est là que mes histoires interviennent. Et ce n’est ni bien ni mal, c’est ce qu’il y a de plus beau dans notre humanité. Être capable d’empathie et voir au-delà de la différence.

3- Est-ce qu'il y a un des personnages que tu as créés auquel tu t'identifies, ou que tu aimes particulièrement?

C’est une question cruelle ça ! Ils le sont tous.  Je m’explique. Quand vient le temps de structurer mon histoire, de créer mes personnages je les décortique. Plutôt, je me décortique. Même pour le méchant, il y a une nuance de gris. Ce n’est pas parce qu’il est « méchant » qu’il a été le seul au monde a ressentir X ou Y sentiment. Je vois leur parcours aussi important que les héros. 

Ceci étant dit, j’ai un roman fantastique qui mêle modernité, vampire et crise d’identité. Je le peaufine toujours plus. Je suis sévère envers moi-même, car il porte un message très important pour moi. J’ai fait de mon héroïne une métisse canadienne -cri. Je la vois féminine, forte, un peu casse-cou, mais surtout audacieuse et courageuse. Ce personnage est une partie de moi, de mes peurs, de ma rage et de ma propre crise d’identité. Donc, oui, je pourrais parler de préférence dans ce cas. Mais elle ose plus que je ne le ferais ( j’aime même dire qu’elle est plus réfléchie que moi ! ) 

 
4- Tu as déjà deux titres dans ta collection Contes et légendes. D'où te vient ta passion pour les légendes et les coutumes des peuples autochtones?

Depuis toujours, les Québécois ont eu leurs contes et leurs légendes… ce n’est pas un nouveau genre. J’ai toujours aimé ces courts récits remplis par les images du démon ainsi menacer le vertueux...

Aussi, j’ai toujours aimé l’histoire ! Il y avait tellement de possibilité de personnages ! Par contre, j’ai toujours ressentis un malaise… Quand est-ce qu’on parle des nations autochtones dans notre histoire canadienne / québécoise ? Et plus je creuse, plus j’ai été confrontée à la vérité.

Mon intérêt pour les peuples autochtones a grandit à force de questions par ma propre recherche identitaire. Il y a des histoires de famille sur nos origines qui m’ont remise en question. Mon but n’est pas d’être porte-parole. De prétendre connaitre les us et les coutumes ou de les décrire dans mes livres. 

Il y a tellement de voix autochtones qui ont à dire, qui ont à chanter et hurler leur histoire. Ce n’est pas mon rôle. Ce ne le sera jamais. C’est le leur. Je ne suis qu’un témoin. Je suis simplement une observatrice qui aime raconter des histoires.

Aussi aujourd’hui, on parle beaucoup d’appropriation culturelle. Il est important de comprendre l’impact surtout en tant qu’auteur. Est-ce que tout se dit ? Si oui, comment doit-on le dire ? Même une fiction, peu importe de quel peuple elle parle, doit amener l’auteur à réfléchir à ses répercussions. Je suis pour le droit de parole, croyez-moi, mais la recherche est la base. 

Mes contes parlent de valeurs et vous pouvez lire leur inspiration en début de chaque nouvelle. C’est important pour moi de dire d’où l’idée vient.


5- Tu as écrit un roman en collaboration avec Judith. Quel genre de défi est-ce que ça a été, pour toi, d'écrire une histoire avec une autre auteure?

Judith est incroyable ! J’ai trouvé une alliée dans l’écriture pour parler d’écriture, car l’auteure que je suis s’isole beaucoup ( semblerait que c’est la norme aussi). Le défi est venu dans la correction, mais au final ce projet s’est fait par la communication et l’entraide. Chacune à respecter le style de l’autre et c’est ce que j’ai vraiment apprécié. 
J’aimerais réitérer l’expérience certainement ! La maison d’édition ne prend malheureusement plus notre duo, alors il faudra que Judith et moi jasons stratégie… Et pourquoi pas une triple collaboration dans le futur ? Pour l’instant, je me ramène à mes valeurs d’auto-édition. 

6- Qu'est-ce que ça veut dire, pour toi, d'être une auteure inconnue?

Une confrontation entre la peur et la liberté. 

7- Pour finir, sur quoi est-ce que tu vas travailler pendant l'année 2020?

J’ai mon conte revisité d’Hansel et Gretel en  bêta-lecture ! Il devrait sortir en 2020 ! Je me lance le défi de faire la couverture moi-même ( qui sait où cela va me mener ! ). 

J’ai aussi une nouvelle que je repousse sans cesse que je dois corriger qui parle d’harcèlement ! C’est la prochaine de ma collection Contes et légendes, mais elle est très dure à aborder c’est pour ça que je la prends à très temps-partiel. 

Mon projet vampire tome 1 est repoussé pour lui laisser le temps de se poser quelque temps avant d’aller en bêta-lecture. Je vais probablement entamer l’écriture du tome 2 cette année.

J’ai mon projet de science-fiction qui devrait être terminé d’écrire en 2020. Publication 2021 ?

Je pense aussi à mon blogue que j’aimerais donner un peu d’amour. Cibler des sujets différents, mais qui ont toujours un lien avec l’écriture.



Merci à ma collègue auteure inconnue d’avoir répondu à mes questions! Vous pouvez suivre Karine sur son site internet ou sur Facebook pour en apprendre encore plus sur elle, sur ses livres et sur son univers!


 

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