Ai-je le goût des
mots? Suis-je un poète? Ai-je le talent? Comment me qualifier si
ce n’est qu’écrivaine puisque je fais l’acte d’écrire? Pourquoi est-ce que
je fais ça? Suis-je bonne dans autre chose?
Une question qui tombe banalement au bout de la langue; pourquoi écrire?
La simplicité de cette interrogation à elle seule est d’un ridicule!
Peut-être trépignant comme vous l’êtes à l’énoncé de ce sujet, vous me faites
de grands signes de la main sachant la vérité ultime. Toutefois, une multitude
de réponses et encore plus de matières à réflexion suivent, n’est-ce pas? Alors,
descendez votre main évitant ainsi de cacher les autres. Et si vous êtes de
ceux qui ne peuvent trouver sur le coup un résultat, il vous faudra
creuser… Et vous constatez que la terre est dure et inhospitalière!
Comprendre pourquoi nous prenons acte est bien utile. La
pertinence d’une telle question ne devrait donc pas être mise en doute. Quoi de
mieux que de répondre à cette dernière en la fragmentant. Mais avant…
Laissez-moi ouvrir une petite parenthèse:
Pourquoi est-ce que je vous invite à ce questionnement?
Pourquoi faut-il se demander pourquoi?
Pour ma part, l’écriture a été longtemps une chose lointaine, abstraite
et immatérielle. Je ne publiais pas donc je n’avais aucune raison de prétendre
à cette vocation. Plus j’avançais dans l’écriture, je réalisais le bien-être
que j’avais : la réalisation de soi, l’expression de soi, guérir, l’art,
apprendre, etc. C’était de très bonnes pistes, mais elles s’effilochaient à
chacun des contretemps, des frustrations, des échecs que je vivais… Alors j’ai
dû réfléchir à la raison primaire, l’ultime vérité qui vit en moi qui fait en
sorte que je continuais sur ce chemin. Sans cette vérité qui fait de moi qui je
suis et ce que je veux. L’écriture n’avait aucun sens.
Qu’est-ce que je veux ressentir quand j’écris?
Qu’est-ce que je veux apprendre quand j’écris?
Quelle est la raison qui me pousse à continuer d’écrire/persévérer sur
ce chemin?
Qu'est-ce que je ressens quand j’écris?
Qu’est-ce que je veux transmettre à travers mon écriture?
Ces questions je me les suis posés. Je me suis mise en retrait de toute
mauvaise vibration et de tout dérangement. J’ai fermé les yeux et j’ai fait
défiler la première question. La réponse n’est pas venue naturellement. J’y ai
buché un moment… Une fois que ma vérité était trouvée, ce qui faisait de moi
l’être la plus heureuse quand elle écrivait, je les ai notés sur un papier,
j’ai bricolé un peu et affiché à mon bureau. Ainsi, chaque fois que j’ai un
doute, une critique, qu’on se fout carrément de ce que je fais, je relis mes
propres mots. Ils sont gravés là, devant mon visage, et témoignent de la
puissance qui m’habite quand il s’agit de l’écriture.
Cherchez cette puissance en vous. Prenez le temps, l’espace et l’énergie
nécessaire à accomplir cette quête. Puisque désormais, plus rien ne pourra
ébranler votre conviction et votre droit à l’écriture.
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